Historique
Le castellum de Larçay est situé sur le coteau qui domine la vallée du Cher et offre une excellente vue sur toute la plaine alluviale au nord ainsi que sur une grande étendue au sud. Le fortin a peut-être été construit entre 256 et 270 après J. C., mais aucune datation précise n'a pu être établie.
Cet édifice de caractère militaire se trouvait à l'intersection de deux voies romaines. Une grande partie de ce fortin est encore visible sur trois côtés. Cette construction défensive tardive est en partie établie sur des éléments gallo-romains plus anciens, dont sans doute, une base de monument. A 35 mètres au sud-est du castellum existait également une importante villa qui fut occupée aux IIe et IIIe siècles.
Il peut s'agir ici du cantonnement d'un corps militaire, peut-être composé de soldats fédérés (Germains intégrés dans l'Empire pour sa défense). Dans les périodes troubles du Bas-Empire, après les premières invasions de la fin du IIIe siècle, ce fortin, situé à faible distance de Tours, occupait une position stratégique.
Architecture
Le castellum de Larçay est le troisième monument gallo-romain d'Indre-et-Loire par son ampleur (après la pile de Cinq-Mars et l'aqueduc de Luynes), et sans doute le fortin le mieux conservé de la région et même du nord de la Gaule.
Il s'agit d'une fortification de forme trapézoïdale dont les dimensions maximales au sol sont de 81 x 66 mètres. La hauteur actuelle des murs varie entre 5 et 6 mètres et leur épaisseur est de 3,5 mètres. Ce bâtiment est flanqué de six tours pleines à l'est et à l'ouest et par deux tours plus petites qui encadrent l'entrée principale sur la façade sud.
La construction est caractéristique de la période gallo-romaine. Les murs dont on voit encore les pierres de petit appareil liées par du mortier, alternent avec des chaînages de briques. L'ensemble repose sur un soubassement formé par des demi-fûts de colonnes sciés dans le sens de la longueur et posés alternativement sur la face plane et sur la face convexe. Sans doute des subdivisions existaient-elles à l'intérieur du castellum mais elles ont aujourd'hui disparu.
Les fouilles archéologiques
Entre 1984 et 1987, des fouilles archéologiques furent effectuées à l'intérieur du castellum par Jason Wood.
Les vestiges fouillés au sud du castellum ont révélé les restes d'un podium carré surmonté d'une grande rotonde cylindrique. Celle-ci était vraisemblablement décorée à l'origine par des colonnes, des blocs de tuffeau taillés et d'autres fragments sculptés trouvés en réemploi et visibles aujourd'hui dans les fondations du castellum.
Ce monument, vraisemblablement d’une hauteur de 20 à 25 m, était visible de la rive nord de la Loire.
La structure pourrait avoir été une version grandiose d'un type de monument courant à la fin de la République ou au début de l'Empire romain. De telles structures furent souvent érigées en monuments commémoratifs, comme celle de la Turbie, près de Monaco.
Il apparaît maintenant que le mur nord n'a jamais été terminé au-dessus de ses fondations. De plus, l'absence de traces de construction d'aucune sorte à l'emplacement présumé de l'angle nord-ouest du castellum et sur les alignements qui y conduisent, suggère fortement que l'on a abandonné l'idée de fermer le quadrilatère au profit d'un tracé plus direct rejoignant la tour intermédiaire ouest à un point situé à la moitié de la ligne du mur nord. On ignore si une tour devait être construite à cet endroit.
Les fouilles n'ont pas révélé de subdivisions à l'intérieur du castellum ni même de traces d'occupations importantes. Le site semble avoir été abandonné au Bas-Empire, avant que la construction de l'enceinte même dans sa forme réduite ne soit terminée. Les 21 monnaies récoltées à l'intérieur du fortin s'échelonnent entre 120 et 320 après J.C.
Un bâtiment carré découvert à l’intérieur du castellum et plusieurs fosses et sépultures, attestent d'une réutilisation du site de la période mérovingienne jusqu'au XVe siècle, mais nullement dans un but défensif.
Par ailleurs, des fouilles archéologiques ont été réalisées en 2014 à l’emplacement du lotissement de la Bergerie. Elles ont mis en évidence sur ce site la présence de plusieurs phases d’occupation de la fin de la période gauloise. Ces recherches ont permis de retrouver les traces d’habitations gauloises et d’une portion de voie antique Tours-Bourges par la rive sud du Cher.