Des Gaulois aux Gallo-romains
Le territoire de Larçay fut occupé à partir de - 750 avant J.C. et en particulier par la tribu celte des Turons. Plusieurs éléments viennent étayer cette constatation. On peut citer notamment la ferme gauloise du bois de la Duporterie découverte en prospection aérienne, mais également les poteries au lieu-dit Bellevue, les neuf haches (sans doute issues d'une cachette) et les trois monnaies en bronze. Ces dernières attribuables aux Turons (Touraine), des Pictons (de la région de Poitiers) et des Celtes-Ibères (Espagne), attestent de relations commerciales entre ces différentes tribus.
A la suite de la conquête de la Gaule par les légions de Jules César, 50 ans avant notre ère, les différentes tribus gauloises adoptèrent la civilisation romaine et devinrent les Gallo-romains. Larçay n'échappa pas à cette transformation et l'on vit les premières voies romaines et un important complexe situé sur le plateau et que l'on considère aujourd'hui comme étant une villa avec ses dépendances agricoles.
A ce premier ensemble, il faut également signaler la présence de l'aqueduc de Fontenay, qui alimentait Tours en eau depuis Bléré ainsi qu'un grand monument, sans doute dédié à un personnage célèbre ou à un événement important.
Puis, à cette période de paix, succédèrent les premières invasions des barbares (Germains, francs,…) et par conséquent la nécessité de se protéger. C'est sans nul doute ce phénomène qui impliqua la construction d'un fortin, le castellum, pour héberger une garnison militaire.
Il ne fut jamais terminé et l'on en ignore la cause exacte.
Du Moyen Âge à la Révolution
A la chute de l'Empire romain (vers 476 après J.C.), succéda la dynastie des Mérovingiens. Plusieurs éléments attestent d'une occupation de Larçay à cette période. Au XIXe siècle, on découvrit un collier en pâte de verre ainsi que plusieurs objets en bronze malheureusement sans localisation précise. En 1987, Jason Wood découvrit plusieurs sarcophages ainsi que des tessons de céramiques très érodés à l'intérieur même du castellum.
Toujours dans le Castellum, les fouilles effectuées dans les années 80 ont livré de nombreux tessons de céramiques attribuables au XVe et XVIe siècles. Ces éléments se situaient dans des tranchées parallèles, dans des fosses entourées de palissades mais également dans une sépulture de chien (!).
Au XIIe siècle, Larçay devint l’une des résidences des archevêques de Tours jusqu'à la Révolution. Parallèlement, Larçay fut mise sous l'autorité d'un prévôt qui portait le titre de comte et qui jurait allégeance à l'archevêque de Tours.
Dans un aveu de 1358, le prévôt indique qu'il possédait une réserve à grand gibier, une garenne à lapins et que l'archevêque avait des pêcheries sur le Cher.
La résidence de l'archevêque était en mauvais état au moment de la Révolution ainsi qu'une partie du logis prévôtal (toujours visible dans la propriété de l'actuel château de Larçay) et qui appartenait à cette époque au duc d'Aiguillon, Seigneur de Véretz.
De la Révolution à nos jours
Au XIXe siècle, plusieurs bâtiments se sont élevés sur la commune et qui nous sont devenus aujourd'hui très familiers : les châteaux de Larçay, de Bellevue et les manoirs de Rochecave, de La Quincardière (actuellement Clairbois) et celui de Roche Hameau, la Mairie, les écoles, etc.
Le XIXe siècle et le début du XXe siècle furent également des périodes de relatives prospérités dues notamment au développement du trafic commercial sur le Cher, canalisé depuis 1841 à Larçay. Le tuffeau extrait des nombreuses carrières du coteau et le vin trouvèrent de nouveaux débouchés. On vit alors fleurir d'innombrables commerces et artisans dans le centre-bourg : boulangers, épiciers, champignonnistes, receveur-buraliste, facteur-receveur, chef de gare (tramway), restaurateurs-aubergistes, maçons, charrons, maréchal-ferrant, couturières, sabotiers, cordonnier, tisserands, tonneliers, salpêtriers, tuiliers, marchands de vin, etc.
Puis en 1912, les Larcéens virent arriver le tramway qui leur permit de se rendre à Tours plus facilement mais qui fut supprimé en 1936.
La deuxième guerre mondiale vit Larçay occupé par l'armée allemande (pour la deuxième fois après la guerre de 1870-1871), et dut subir les réquisitions de maisons, de matériels et d'animaux mais heureusement, sans connaître de véritables exactions.
Depuis cette période, Larçay perdit peu à peu son caractère rural pour devenir une commune résolument tournée vers la modernisation, grâce à des structures liées à la vie sociale de plus en plus nombreuses et des lotissements en développement maîtrisé afin de respecter le cadre naturel.
En 1910, la rue principale de notre centre bourg était en travaux. En effet, nous nous apprêtions à accueillir deux évolutions technologiques qui vont « révolutionner » la vie de nos ainés. La fée électricité ainsi que le tramway vont faire leur apparition. Les travaux seront terminés en 1912.
Ce nouveau moyen de transport a donc permis aux Larcéens de se rendre plus facilement à Tours et aux citadins de découvrir les loisirs de Larçay. De ce fait, se sont développées très rapidement, les guinguettes des bords du Cher.
De nos jours, nous n’avons plus de tramway, mais un bus « Rémi », nous n’avons plus de guinguette au bord du Cher, mais des manifestations festives, nous avons des voitures et les vélos reviennent…
Aujourd’hui, la plupart des commerçants a déserté le cœur du village et seuls restent un restaurateur, un débitant de boissons, de tabac et de journaux. Quant au boulanger-pâtissier, au postier et au coiffeur de l‘époque, nous les retrouvons réimplantés sur le plateau. Ces commerces sont complétés par un boucher, un pharmacien et une maison médicale.
Quant au Cher qui borde notre bourg, s’il est aujourd’hui devenu un lieu de promenade à pieds ou à vélo ; il était autrefois un centre de vie important dans le village. La véloroute du Cœur de France à vélo / Cher à vélo passant sur la rive droite, permet de se diriger vers Tours ou de découvrir les communes situées à l’est de notre commune.
Les lavandières qui se prénommaient souvent Marie, Eugénie, Félicité, Victoire, … frottaient, lavaient, rinçaient et mettaient à sécher le linge, tout en échangeant les cancans de la commune.
Du bourg, en montant par la venelle du castellum ou en vous promenant sur les sentiers de la commune, vous passerez devant le castellum. Nous vous invitons à poursuivre votre marche jusqu’au hameau de la Tour pour y apprécier les constructions accolées au castellum depuis le 17e siècle.