Le culte de Saint-Symphorien
Né à Autun vers 160, Saint Symphorien aurait été baptisé par Saint Bénigne, apôtre de la Bourgogne. Ayant refusé de se prosterner devant une image, il confessa sa foi devant le gouverneur Héraclius et il fut condamné à la décapitation. Sa mère, du haut des remparts d'Autun, ne cessa de l'exhorter jusqu'à son exécution.
Historique
Plusieurs églises ont dû se succéder au même emplacement, mais avant le XIe siècle, la plupart des églises rurales étaient en bois. Seules des fouilles archéologiques pourraient nous éclairer sur une période aussi ancienne.
L'archevêché de Tours était le Seigneur de la paroisse de Larçay qui ne semble pas encore exister à l’époque de Grégoire de Tours au VIe siècle.
Les traces les plus anciennes actuellement visibles de l'église de Larçay sont situées à la base du clocher. Cette base est celle d'un ancien clocher du XIIe siècle construit comme un donjon roman rectangulaire. A cette époque, l'église devait être plus petite qu'aujourd'hui.
Au XIIe siècle, les églises servaient de lieu de refuge à la population en cas de danger. Dans un souci défensif, l'entrée était située au premier étage. Les planchers étaient en bois et seules quelques petites fenêtres en forme de meurtrière éclairaient cette tour.
Nous trouvons dans le mur est du rez-de-chaussée du clocher, un enfeu, c'est-à-dire une cavité pratiquée dans le mur pour recevoir un monument funéraire, sans doute, celui d'un des seigneurs de Larçay. Au-dessus de cet enfeu est peinte une fleur de lys et des écussons aujourd'hui indéchiffrables.
La clef de voûte du chœur porte un écu peint qui a été effacé. Il est difficile de connaître quelles armes figuraient sur cet écu, sans doute celles des seigneurs de Larçay. Ces derniers étaient en effet enterrés dans la chapelle Saint-Vincent.
Les paroissiens étaient enterrés dans le cimetière. Ce cimetière était situé dans la partie ouest de l'église, à l'emplacement d’une partie de la place publique actuelle, et fut transféré en 1840 au lieu-dit le Voisinet.
Certains paroissiens étaient également enterrés dans l'église même. Il s'agissait en général de bienfaiteurs de la paroisse et les registres paroissiaux conservés aux Archives Départementales nous donnent de nombreux exemples de cette pratique. Une ordonnance royale du 10 mars 1776 limitera ce droit de sépulture dans l'église au curé de la paroisse et aux fondateurs des chapelles.
Architecture et restauration
L'église recèle deux fragments de vitraux du XVIe siècle classés " Monuments historiques " et trois tableaux du XVIIe siècle, dont l'un sur bois, inscrits à l'Inventaire Supplémentaire en 1999 et 2002.
La peinture de Butin INVENTIT (1870) sur l’arc diaphragme du chœur représente les 3 vertus théologales : la foi, la croyance et la charité.
Les autres vitraux ont été réalisés par le maître-verrier tourangeau Julien-Léopold LOBIN entre 1852 et 1878.
- Le chœur
Du XIIe siècle à la fin de la guerre de cent ans, nous ne savons pas comment l'église Saint-Symphorien évolua. La première partie entièrement reconstruite à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, a été le chœur. Ce chœur à cinq pans était éclairé jusqu'au XIXe siècle par seulement trois fenêtres. La baie centrale est à meneau. Les arcs des remplages sont trilobés et sont de style gothique flamboyant.
- La nef
La nef a sans doute été restaurée au début du XVIe siècle. Elle était couverte d'une voûte en lambris au XIXe siècle et remplacée par une voûte en plâtre. Elle a été agrandie dans les années 1880 et dotée d’une tribune et d’un escalier.
- La Chapelle Saint-Vincent
Cette chapelle sud de style Renaissance a été agrandie au XIXe siècle. Seuls les deux culots et la fenêtre à meneau sont originaux et datent du début du XVIe siècle.
- La chapelle de la Vierge
Cette ancienne chapelle de la Vierge est d'un style Renaissance assez épanoui de la première partie du XVIe siècle. Cette chapelle voûtée s'ouvrait sur la nef par un grand arc en plein cintre. Une niche dans le mur est, témoigne de l'emplacement d'une statue ornant un ancien autel.
- Le clocher
Le clocher est du XVIe siècle ou du XVIIe siècle et a été plusieurs fois restauré. Il aurait été reconstruit après l'élévation de la chapelle de la Vierge, comme nous le prouverait le bandeau extérieur qui ceinture cette tour et qui vient déborder sur l'épaisseur du mur de la chapelle de la Vierge. Un graffiti situé au premier étage du clocher nous indique que celui-ci a été restauré en 1728. La flèche dans sa forme actuelle, pourrait dater de cette restauration.