Dans le cadre de la réalisation du canal du Berry (1809-1841), l’ingénieur DUTENS estime qu’il n’est pas nécessaire de creuser un canal latéral au Cher en aval de Vierzon en raison de la largeur et de la profondeur suffisantes de la rivière. Par la suite, cette section aménagée est réduite à la partie située entre Noyers sur Cher (Cher) et Saint-Avertin (Indre et Loire) et est appelée le Cher canalisé.

La canalisation d’une rivière consiste à modifier le régime de ses basses eaux par la mise en place d’ouvrages destinés à améliorer les conditions de navigabilité. La rivière du Cher est aménagée entre 1836 et 1841 par l’ingénieur Camille BAILLOUD qui fait construire 16 barrages à fermettes mobiles inspirés du système inventé par Charles Poirée en 1834.

Parmi ces 16 barrages figure celui de Larçay.

Chaque barrage-éclusé est constitué d’une passe navigable sur laquelle est établi un barrage mobile, d’un déversoir fixe pour l’écoulement des eaux surabondantes, d’une écluse en maçonnerie et d’une maison éclusière.

Le barrage

Les fermettes qui composent les barrages sont des cadres métalliques placés parallèlement au courant. Mobiles autour de leur base elles peuvent être couchées au fond de la rivière en cas de fortes eaux. Lorsqu’elles sont relevées, elles servent de support à de longues pièces de bois, les aiguilles, au nombre de 700. Ces dernières sont plaquées par le courant en amont du barrage. On règle le débit de l’eau en enlevant et en ajoutant des aiguilles. La longueur du barrage, à Larçay est de 44 mètres, des pièces métalliques joignent le haut des fermettes, sont dénommées tabliers. Ces tabliers permettent aux éclusiers de parcourir le barrage et de manœuvrer les aiguilles.
Chaque hiver les barrages mobiles sont couchés au fond de la rivière afin d’assurer un passage continue durant les grandes eaux. Actuellement, la mise en place des barrages n’est autorisée qu’à partir du début juillet.

L'écluse

L'écluse par laquelle se fait le passage des bateaux, suivant le principe physique des vases communicants, mesure 35 mètres de long et 5,20 de large.

La maison éclusière

Les 15 maisons éclusières du cher sont construites suivant le même modèle. Chaque maison est composée de 2 logements, l’une pour l’éclusier, l’autre pour le barragiste. Les logements identiques sont reliés par un porche qui abrite par un four à pain (il sert également de tableau d’affichage pour la navigation) la hauteur des crues y est également indiquée, dont celle du 3 juin 1856 située à 1 m du sol.
A remarquer que ces maisons sont souvent construites sur un soubassement évitant l’inondation, elles possèdent un terrain qui servait de jardin et abritait une basse-cour.
La plupart sont louées ou abritent le personnel du NEC (Nouvel Espace du Cher).